Membre du collège des Douze, le Saint Apôtre Jude était de la lignée de David et de Salomon. Il naquit à Nazareth en Galilée. Son saint père, Joseph, devint par la suite le « fiancé » de la Toute-Pure Vierge Marie. Sa mère s’appelait Salomée, non pas la Salomée de Bethléem, mais la fille d’Aggée, fils de Barachie, frère de Zacharie. Elle fut l’épouse de Joseph selon la Loi et lui donna quatre fils, que l’Evangile de Matthieu cite par leurs noms : Jacques, Joseph, Simon et Jude. Saint Jude était donc le frère de Jacques, celui qu’on a coutume d’appeler frère du Seigneur.
Par humilité, Jude se jugeait indigne d’être appelé frère du Seigneur selon la chair car, au début, il avait péché contre Lui, par ignorance, manque de foi, et inimitié fraternelle. Saint Jean fait ouvertement mention de ce manque de foi en disant : « Ses frères non plus ne croyaient pas en Lui ». Commentant ce passage, Saint Théophylacte de Bulgarie remarque : « Les fils de Joseph, Ses frères, L’outragèrent. D’où leur venait un tel manque de foi ? De l’envie, et tout à fait délibérément... Les membres d’une même famille n’ont-ils pas souvent la mauvaise habitude d’envier les leurs, davantage que les étrangers ? »
Mais Jude pécha aussi par inimitié fraternelle, comme le rapporte la vie de Jacques, frère du Seigneur. En effet, quand Joseph revint d’Egypte, il partagea ses terres entre les fils qu’il avait eus de sa première épouse. Mais il voulut également octroyer une part au Seigneur Jésus-Christ, enfanté sans corruption par la Vierge Toute-Pure, d’une manière qui dépasse la nature. Au moment du partage, l’Enfant était encore tout petit, et les fils de Joseph ne voulurent pas accepter le tirage au sort, prétextant que Jésus était né d’une autre mère. Seul Jacques accepta de partager son héritage avec Jésus, faisant de Lui une sorte de cohéritier. C’est pour cette raison qu’il reçut, de façon exclusive, le titre de frère du Seigneur. Saint Jude, qui connaissait son péché passé, n’osait donc pas se présenter sous ce titre, et c’est seulement comme frère de Jacques qu’il parle de lui-même dans son épître : « Jude, serviteur de Jésus-Christ et frère de Jacques ».
En outre, le Saint Apôtre Jude est connu par ses surnoms : l’Evangéliste Matthieu l’appelle Lévi et Thaddée. Ces noms ne sont pas sans révéler des mystères particuliers que nous dévoilerons partiellement ici.
Lévi signifie uni, du coeur, et également du lion. Saint Jude fut surnommé Lévi car, après avoir péché par méconnaissance, il reconnut que Jésus était véritablement le Messie, s’unit à Lui par un amour venant droit du coeur, et oeuvra pour Lui avec le courage du lion. Il mérite donc qu’on lui applique les paroles destinées jadis à l’antique Juda, fils de Jacob et ancêtre du Christ : « Juda, tu recevras les hommages de tes frères, ta main sera sur la nuque de tes ennemis, les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion, il s’est accroupi et couché comme un lion » (Gen.49,8-9).
Thaddée signifie qui glorifie et qui confesse, ou encore, mamelles de lait. Saint Jude fut donc appelé Thaddée car, en louant et en confessant le Christ Dieu, il nourrit de ses enseignements apostoliques, comme à la mamelle, ceux qui étaient des petits enfants dans la foi, les membres de l’Église primitive.
Certains pensent que c’est Saint Jude que les Actes des Apôtres nomment Barsabas quand ils disent : « Alors les Apôtres et les anciens, d’accord avec l’Église tout entière, décidèrent de choisir quelques-uns d’entre eux et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabé. Ce furent Jude, surnommé Barsabas et Silas, hommes considérés parmi les frères » (Act.15, 22). Barsabas signifie fils de la conversion. Jude reçut ce nom pour être retourné au Christ par le repentir, après avoir péché contre Lui. Il fit preuve d’un grand amendement, de foi et d’amour. Après avoir douté, il crut au Christ et devint Son Apôtre et Son prédicateur. Après avoir péché contre le Christ par inimitié, il L’aima tellement qu’il Lui offrit sa vie. Il montra pour Lui une grande ferveur et voulut que le monde entier Le reconnût comme le Vrai Dieu, crût en Lui, L’aimât et trouvât le salut. L’Evangile rapporte cette fougue dans l’entretien du Seigneur avec Ses disciples (Jn.14,21) : « Celui qui M’aime sera aimé de Mon Père, Je l’aimerai, et Je me manifesterai à lui. Jude, non pas l’Iscariote, lui dit : Seigneur, d’où vient que Tu doives Te manifester à nous et non pas au monde », pourquoi ne pas montrer Ton salut à tout le genre humain afin que tous Te connaissent, t’aiment ardemment, Te servent fidèlement et Te glorifient dans les siècles, Toi, le Créateur et le Sauveur ?
Citons à présent Nicéphore, l’historien de l’Église, afin de découvrir dans quels pays le Saint Apôtre Jude prêcha le Seigneur après l’Ascension : « Le divin Jude, non pas l’Iscariote mais celui qui était aussi appelé Thaddée et Lévi, le frère de Jacques, lança du pont de l’Église les filets de l’Évangile, dans lesquels il attrapa d’abord la Judée, la Galilée, la Samarie et l’Idumée, et ensuite des villes d’Arabie, de Syrie et de Mésopotamie. Il partit ensuite pour Edesse, ville du roi Abgar, où un autre Thaddée, membre des Soixante-Dix, avait prêché avant lui, et compléta ce qui manquait encore à la prédication ». On sait également que Saint Jude prêcha la Parole du salut en Perse.
Le Saint Apôtre Jude écrivit une épître catholique en grec. Cette épître, bien que brève, renferme une grande sagesse. Son enseignement très utile est en partie dogmatique, certains passages abordant les Mystères de la Sainte Trinité et de l’Incarnation du Christ, les différences entre les bons et les mauvais anges, et le Terrible Jugement à venir. D’autres passages, d’un caractère plus moral, exhortent à éviter l’inique impureté charnelle, les blasphèmes, la désobéissance, l’envie, la haine, la malignité et le mensonge. Ils nous incitent à demeurer constants dans la foi, la prière et l’amour, à se préoccuper de la conversion des égarés, à se garder des hérétiques. Les moeurs des hérétiques, nuisibles pour l’âme, doivent être clairement dénoncées. Leur perte doit être placée sur le même plan que celle de Sodome. L’épître de Saint Jude témoigne encore du fait que quitter l’incroyance païenne et prendre part à la sainte foi ne suffisent pas pour obtenir le salut : encore faut-il que chacun accomplisse les bonnes oeuvres qui conviennent à son état. L’Apôtre prend comme exemple les anges et les hommes châtiés jadis par Dieu. Il rappelle que le Seigneur a lié dans les chaînes des ténèbres éternelles les anges réprouvés, et qu’Il les garde désormais en vue du jugement, eux qui se sont rendus coupables de ne pas garder leur rang. Il a également fait périr au désert les hommes qu’Il avait arrachés à l’Egypte, parce qu’ils n’ont quitté la voie juste que pour se livrer à la débauche. Que de grandes choses dans cette brève épître de Saint Jude !
Par la suite, l’Apôtre supporta de grands maux en travaillant ardemment à prêcher le Christ à travers de nombreux pays, faisant naître la foi, baptisant les peuples, et les éduquant en vue du salut.
Au mont Ararat, il mena une multitude de gens au Christ après les avoir détournés du leurre du paganisme. Mais il fut capturé par des sacrificateurs païens qui le torturèrent longuement en le suspendant à une croix. C’est ainsi que, transpercé par les flèches des impies, il termina sa course et partit recevoir du Christ notre Dieu couronne et rétribution éternelle dans le ciel.
Par les prières de Ton saint Apôtre, Seigneur Jésus Christ, aie pitié de nous et sauve nous.
PRIÈRE DE SUPPLICATION
(Saint Éphrem le Syrien)
Jusques à quand perdrai-je la tête ? Quand donc reviendrai-je à moi-même et demanderai-je au Seigneur de m’accorder un repentir véritable, sans retour au péché ? Sur qui compterai-je si je continue à provoquer la colère de mon Créateur ? Combien de temps m’obstinerai-je encore dans la méchanceté, en reniant la grâce de mon Protecteur ?
Il est maintenant de mon devoir de fuir le diable et ses oeuvres mauvaises et répugnantes, car il déteste les hommes, il les tue depuis toujours, et n’a même pas de pitié pour ceux qui lui obéissent : au contraire, il les conduit vers la perdition. Il est de mon devoir de chercher refuge auprès du Dieu vivant et éternel, qui compatit pour les fils des hommes. Il est de mon devoir de suivre le chemin du salut, d’avoir confiance en Celui qui m’a créé, et de ne pas désespérer, car mon Créateur est plein de miséricorde, de compassion et de bonté.
Si d’aventure l’ennemi me blesse, ô Seigneur, guéris Toi-même mon infirmité par Ta mansuétude, et arrache-moi à ses mains, afin qu’il ne fasse pas de moi la pâture des oiseaux et le banquet des fauves ! Je me prosterne devant Ta droite, ô Roi de gloire, je confesse devant Toi mes péchés, mes iniquités et mes transgressions ! Ô, Toi qui sais tout et qui scrutes les reins et les coeurs, pardonne, dans Ta grande compassion, tous les péchés que j’ai commis contre Toi ! Rien ne peut m’empêcher de pénétrer en Ta présence, aucune porte ne peut m’interdire de me présenter devant Ta droite, pas un obstacle ne peut repousser ma venue près de Toi, car en tout temps, Tu reçois celui qui vient à Toi ! Tu es l’Ami des hommes et Tu veux que tous soient sauvés et arrivent à la connaissance de la Vérité. Tu es l’Ami des hommes et Tu ignores la rancune, bien que Tu saches ce que renferme la conscience de celui qui se repent devant Toi. Avant même qu’il n’ouvre la bouche, Tu lui dis : demande et tu recevras, cherche et tu trouveras, frappe et on t’ouvrira, quitte le péché et repens-toi avec franchise et tu seras reçu chez Moi comme les prophètes !
Ô Seigneur ! A peine parles-Tu que la chose est faite ! Sur Ton ordre, le paralytique s’est levé, a saisi son grabat et s’en est retourné chez lui. Tu as demandé au lépreux s’il voulait être purifié, il a répondu « oui, Maître, je le veux ! », et, aussitôt, Tu l’as purifié de sa lèpre. Tu as rappelé Lazare du tombeau, lui qui était mort depuis quatre jours, et il est sorti vivant. Tu as dit à la pécheresse « tes péchés te sont pardonnés ! », et elle est sortie pure d’entre Tes mains.
Ô Seigneur, Toi si tendre, miséricordieux, compatissant et tout-puissant, Toi qui pardonnes, j’ai péché contre le ciel, contre la terre et contre Toi, je ne suis pas digne de me tenir en Ta présence et d’être appelé Ton serviteur, mes lèvres pécheresses sont indignes de prononcer Ton Nom glorieux, puisqu’elles ont suscité Ta colère à plusieurs reprises ! Ô Seigneur ! Je T’implore de ne pas me repousser loin de Ta face, je Te supplie de ne pas T’éloigner de moi, de peur que je ne périsse, car Toi seul es mon aide et mon soutien ! Si Ta main ne m’avait retenu, j’aurais déjà péri depuis longtemps, je serais devenu comme la poussière qu’emporte le vent, comme celui qui n’a jamais connu ce monde dans lequel je n’ai pas vécu un seul moment paisible depuis que j’ai quitté Ton chemin ! J’implore désormais Ta miséricorde et Ton aide : assiste-moi dans ma quête du salut ! Prosterné devant Toi, tendu vers Ton soutien, moi le prodigue, j’ai dévié de la voie droite. Verse sur moi l’abondance de Ta compassion, comme sur les justes de jadis, car j’ai dissipé le trésor de Ta grâce par ma conduite pervertie ! Aie pitié de moi, ô Dieu, ne Te mets pas en colère contre moi à cause de mes mauvaises actions, puisque jadis Tu as daigné retenir Ta colère contre la prostituée et le publicain ! Aie pitié de moi comme jadis, Tu as eu pitié du larron qui désespérait de tout, mais que Tu as soutenu, purifié et placé dans le Paradis ! Pardonne au pauvre que je suis, qui a péché plus qu’eux tous ! Eux sont revenus à Toi pour toujours, sans regarder en arrière, et ont fait vraiment pénitence. Mais moi, stupide, j’ai agi comme le chien qui vomit et retourne à son vomissement.
Ô Seigneur, je demande maintenant Ton pardon. Puisque Tu reçois les pénitents, accorde-moi un véritable repentir, car j’ai presque succombé sous l’emprise du péché. Seigneur, Tu n’es pas venu appeler les justes mais les pécheurs au repentir ! Regarde-moi, Toi qui guides ceux qui sont perdus et illumines ceux qui sont dans les ténèbres, et accorde au perdu que je suis une vie irréprochable ! Relève-moi, ô Juste Juge, et assieds-moi à Ta droite le jour du Jugement, car à Toi convient la gloire dans les siècles des siècles. Amen.
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(Saint Éphrem le Syrien)
Jusques à quand perdrai-je la tête ? Quand donc reviendrai-je à moi-même et demanderai-je au Seigneur de m’accorder un repentir véritable, sans retour au péché ? Sur qui compterai-je si je continue à provoquer la colère de mon Créateur ? Combien de temps m’obstinerai-je encore dans la méchanceté, en reniant la grâce de mon Protecteur ?
Il est maintenant de mon devoir de fuir le diable et ses oeuvres mauvaises et répugnantes, car il déteste les hommes, il les tue depuis toujours, et n’a même pas de pitié pour ceux qui lui obéissent : au contraire, il les conduit vers la perdition. Il est de mon devoir de chercher refuge auprès du Dieu vivant et éternel, qui compatit pour les fils des hommes. Il est de mon devoir de suivre le chemin du salut, d’avoir confiance en Celui qui m’a créé, et de ne pas désespérer, car mon Créateur est plein de miséricorde, de compassion et de bonté.
Si d’aventure l’ennemi me blesse, ô Seigneur, guéris Toi-même mon infirmité par Ta mansuétude, et arrache-moi à ses mains, afin qu’il ne fasse pas de moi la pâture des oiseaux et le banquet des fauves ! Je me prosterne devant Ta droite, ô Roi de gloire, je confesse devant Toi mes péchés, mes iniquités et mes transgressions ! Ô, Toi qui sais tout et qui scrutes les reins et les coeurs, pardonne, dans Ta grande compassion, tous les péchés que j’ai commis contre Toi ! Rien ne peut m’empêcher de pénétrer en Ta présence, aucune porte ne peut m’interdire de me présenter devant Ta droite, pas un obstacle ne peut repousser ma venue près de Toi, car en tout temps, Tu reçois celui qui vient à Toi ! Tu es l’Ami des hommes et Tu veux que tous soient sauvés et arrivent à la connaissance de la Vérité. Tu es l’Ami des hommes et Tu ignores la rancune, bien que Tu saches ce que renferme la conscience de celui qui se repent devant Toi. Avant même qu’il n’ouvre la bouche, Tu lui dis : demande et tu recevras, cherche et tu trouveras, frappe et on t’ouvrira, quitte le péché et repens-toi avec franchise et tu seras reçu chez Moi comme les prophètes !
Ô Seigneur ! A peine parles-Tu que la chose est faite ! Sur Ton ordre, le paralytique s’est levé, a saisi son grabat et s’en est retourné chez lui. Tu as demandé au lépreux s’il voulait être purifié, il a répondu « oui, Maître, je le veux ! », et, aussitôt, Tu l’as purifié de sa lèpre. Tu as rappelé Lazare du tombeau, lui qui était mort depuis quatre jours, et il est sorti vivant. Tu as dit à la pécheresse « tes péchés te sont pardonnés ! », et elle est sortie pure d’entre Tes mains.
Ô Seigneur, Toi si tendre, miséricordieux, compatissant et tout-puissant, Toi qui pardonnes, j’ai péché contre le ciel, contre la terre et contre Toi, je ne suis pas digne de me tenir en Ta présence et d’être appelé Ton serviteur, mes lèvres pécheresses sont indignes de prononcer Ton Nom glorieux, puisqu’elles ont suscité Ta colère à plusieurs reprises ! Ô Seigneur ! Je T’implore de ne pas me repousser loin de Ta face, je Te supplie de ne pas T’éloigner de moi, de peur que je ne périsse, car Toi seul es mon aide et mon soutien ! Si Ta main ne m’avait retenu, j’aurais déjà péri depuis longtemps, je serais devenu comme la poussière qu’emporte le vent, comme celui qui n’a jamais connu ce monde dans lequel je n’ai pas vécu un seul moment paisible depuis que j’ai quitté Ton chemin ! J’implore désormais Ta miséricorde et Ton aide : assiste-moi dans ma quête du salut ! Prosterné devant Toi, tendu vers Ton soutien, moi le prodigue, j’ai dévié de la voie droite. Verse sur moi l’abondance de Ta compassion, comme sur les justes de jadis, car j’ai dissipé le trésor de Ta grâce par ma conduite pervertie ! Aie pitié de moi, ô Dieu, ne Te mets pas en colère contre moi à cause de mes mauvaises actions, puisque jadis Tu as daigné retenir Ta colère contre la prostituée et le publicain ! Aie pitié de moi comme jadis, Tu as eu pitié du larron qui désespérait de tout, mais que Tu as soutenu, purifié et placé dans le Paradis ! Pardonne au pauvre que je suis, qui a péché plus qu’eux tous ! Eux sont revenus à Toi pour toujours, sans regarder en arrière, et ont fait vraiment pénitence. Mais moi, stupide, j’ai agi comme le chien qui vomit et retourne à son vomissement.
Ô Seigneur, je demande maintenant Ton pardon. Puisque Tu reçois les pénitents, accorde-moi un véritable repentir, car j’ai presque succombé sous l’emprise du péché. Seigneur, Tu n’es pas venu appeler les justes mais les pécheurs au repentir ! Regarde-moi, Toi qui guides ceux qui sont perdus et illumines ceux qui sont dans les ténèbres, et accorde au perdu que je suis une vie irréprochable ! Relève-moi, ô Juste Juge, et assieds-moi à Ta droite le jour du Jugement, car à Toi convient la gloire dans les siècles des siècles. Amen.
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