Saint Ignace, Évêque du Caucase et de la mer Noire
La vie terrestre
Ayant chassé l'homme du Paradis pour le placer sur la terre, le Seigneur l'installa « devant le Paradis des délices » (Gen.3,24) afin que, tournant en permanence son regard vers Lui, il nourrît l'espoir d'y retourner, et qu’il demeurât dans les larmes incessantes du repentir. Le souvenir vivant du Paradis fut accordé à Adam. La terre elle-même l'évoquait, car sa beauté fut sauvegardée, dans une certaine mesure, après la chute. Elle fut assignée à nos ancêtres et à tout le genre humain après eux comme le lieu du repentir. L'humanité doit être plongée dans le repentir et les pleurs inconsolables. Il lui faut errer sur la terre, n'attacher son cœur à aucun objet qui orne cet asile, penser en permanence à sa patrie céleste, et chercher de toutes ses forces à y revenir. Dieu a décidé de faire régner sur la terre le labeur et la souffrance, qui sont les compagnons indispensables du repentir et les parents de l'humilité, laquelle engendre à son tour le repentir. L'homme doit se rappeler toujours que Dieu lui a commandé de gagner à la sueur de son front non seulement son pain matériel, mais également son pain spirituel. Il doit aussi se rappeler qu'il est terre et qu’il doit revenir à la terre dont il fut créé. Tout ici-bas contribue d'ailleurs à le lui rappeler : il côtoie en permanence les souffrances; il doit lutter contre sa propre méchanceté, contre celle de ses proches; il doit se battre contre les éléments, contre la terre elle-même qui fut maudite à cause de lui et ne lui obéit qu'au prix d'une sueur semblable à des grumeaux de sang; ses frères lui sont ravis l'un après l'autre par la mort impitoyable. Il ne doit utiliser la terre que pour ce qui lui est indispensable, non point pour le superflu qui détourne la méditation sur l'éternité.
C'est ainsi que vécurent tous les justes de l'ancien Testament, qui errent sur terre après Adam. Ils vivaient en exil, dans les pleurs et le repentir, nourris par l'espérance de la délivrance promise, et regardaient l'éternité avec l'oeil de la foi. L'Apôtre dit d'eux qu'« ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde entier n'était pas digne, errants dans les déserts et dans les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, (...), sont morts dans la foi, sans avoir obtenu les choses promises mais les ayant vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre » (Heb. 11).
Le monde
Ces paroles de l'Apôtre peuvent être appliquées à bien peu d'hommes, peu nombreux sont en effet ceux qui ont passé leur vie terrestre comme Dieu l'a voulu. Profondément détérioré par la chute, l'homme rejeta les pleurs pour la jouissance et la réussite matérielles, qui tuent la vie en Dieu. Cela débuta avec certains des enfants d'Adam, attirés moins par les récits concernant le Paradis et l'état spirituel de l'homme, que par la nourriture et la satisfaction des passions animales. Les générations suivantes désirèrent encore davantage développer la vie matérielle, oubliant ainsi l'éternité. Cette attitude fut ensuite générale, si l'on excepte quelques élus, les récits sur le Paradis étant assimilés à des fables, aux fruits d'une imagination superstitieuse. La mort faucha alors les hommes en vain, puisqu'ils agissaient comme s'ils étaient sur terre pour l'éternité.
Au lieu de soutenir le corps par la juste nécessité d'une nourriture frugale, on opta pour la douceur de mets consommés jusqu’à satiété. Au lieu d'étancher simplement sa soif, on préféra des boissons variées et l'ivrognerie. Au lieu de recouvrir sa nudité de peaux sans attrait, on se para de riches vêtements et de divers accessoires. Les humbles logis destinés à se protéger des intempéries et des bêtes sauvages firent place à de somptueux et magnifiques palais. Le luxe apparut, avec son cortège d'exigences, et devint pour la société déchue une loi implacable. La procréation naturelle devint une luxure insatiable, allant même à l'encontre de l'accroissement du genre humain. Et ce n'était pas encore assez ! Échauffé par une convoitise incontrôlée, privé complètement d’une juste aspiration, l'homme forgea des péchés contre nature.
Dans l'âme, la force de l'énergie, combattue par les désirs inapaisables et les exigences pécheresses, se livra à des querelles, des offenses, des pillages, des guerres et des conquêtes. La force de la raison fut entièrement employée à rechercher des profits et des avantages terrestres, à porter son concours au péché, donnant naissance au mensonge, aux tromperies, à la malignité et à l'hypocrisie. Ainsi, dès la chute de l'homme, et de plus en plus avec le temps, un monde se développa, qui par sa nature même devenait hostile à Dieu.
Le monde, c'est une vie entièrement tournée vers le terrestre, les désirs coupables, la réussite matérielle, la jouissance charnelle. Cette vie a un but totalement opposé à l'objectif élevé et bon qui avait amené Dieu à placer l'homme sur la terre. « Le monde, c'est le nom commun de toutes les passions. Le monde, c'est la vie charnelle et le raisonnement charnel. Là où cessent le mouvement et l'action des passions, le monde meurt » (Saint Isaac le Syrien). L'Esprit Saint commande de haïr le monde et d'y renoncer : « N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde, l'amour du Père n'est point en lui, car tout ce qui est dans ce monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais du monde. Le monde passe et sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté du Père demeure éternellement » (1Jn.2,15-17). « Le monde entier est inimitié contre Dieu : celui qui veut être ami du monde, se rend ennemi de Dieu » (Jac.4,4).
Lorsque l'Écriture Sainte dit que « Dieu a tellement aimé le monde qu'Il a donné Son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jn.3,16), le mot « monde » désigne ici tous les hommes, y compris les pécheurs. « L'amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé Son Fils Unique dans le monde, afin que nous vivions par Lui » (Jn.4,9).
On désigne aussi par le mot « monde », toute la société humaine, unie à sa vie de péché, à ses convoitises charnelles, à sa réussite matérielle, à sa construcion babylonienne. Ce monde est hostile à Dieu et à ses serviteurs. « Si le monde vous hait, sachez qu'il M'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui, mais parce que vous n'êtes pas du monde et que Je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait » (Jn.15,18-19). Ce monde est demeuré et demeure encore étranger au Dieu-Créateur et au Dieu-Rédempteur, il considère qu'il sert la vérité en persécutant et en tuant les serviteurs de Dieu (Jn.16,2).
L'ange déchu est le chef de ce monde hostile à Dieu : il a pour collaborateurs dans ce fol et audacieux combat les autres anges déchus et les hommes qu'il a séduits. La terre même et ses créatures, précédemment soumises à Adam, se soumirent avec lui à satan après la chute. Satan lui-même témoigne de son pouvoir sur le monde : ayant osé approcher le Fils de Dieu pour le tenter, il Le fit monter sur une haute montagne et Lui dit en Lui montrant tous les royaumes du monde et leur gloire : « Je Te donnerai toute cette puissance et la gloire de ces royaumes, car elle m'a été donnée et je la donne à qui je veux » (Luc 4,6). Satan ne considère pas son pouvoir sur le monde comme son bien propre mais comme un don. « L'ennemi qui a séduit Adam et a pu ainsi régner sur lui, l'a privé de tout pouvoir et a été déclaré prince de ce monde. Au début, Dieu avait institué l'homme prince de ce monde et seigneur de tout ce qui est visible. Lorsque l'homme succomba au mensonge de l'ennemi, il remit son autorité à son séducteur. C'est pour cette raison que les mages et les magiciens, par l'action de la puissance adverse et avec la permission de Dieu, paraissent faire certaines choses étonnantes, avoir du pouvoir sur les bêtes venimeuses, entrer sans dommage dans le feu et dans l'eau » (Saint Macaire le Grand). C'est ainsi que les Saintes Écritures nomment l'ange déchu « maître de l'univers et prince de ce monde » (Jn.12,31; Éph.2,2 ; 6,11-12).
L'idolâtrie
Satan ne fut pas satisfait d'avoir asservi l'homme, de le garder prisonnier en l'enchaînant par diverses passions, en le rendant esclave du péché. La pensée de devenir l'égal de Dieu, qui s'était emparé au ciel de l'ange déchu, ne l'avait pas abandonné sur la terre, qui devint pour lui une antichambre de l'enfer. Il réalisa concrètement cette pensée en introduisant l'idolâtrie. Au fur et à mesure que le genre humain croissait sur la terre, son activité passait de plus en plus de la satisfaction des besoins essentiels à celle des caprices et des désirs coupables. Pourtant, la connaissance de Dieu et de soi-même est incompatible avec une telle vie ! Les hommes, noyés dans la jouissance et les soucis matériels, devenus uniquement charnels, ont perdu la notion du vrai Dieu.
Cependant, l'adoration de Dieu étant un sentiment inaliénable du cœur humain, un sentiment inné et naturel, il n'a pu être détruit par la chute, mais seulement privé de sa justesse. Guidés par ce sentiment inconscient, les hommes rendirent à l'instigateur et père du péché, l'ange déchu, ainsi qu'à l'assemblée des démons l'adoration due à Dieu. L'homme transforma en dieux le péché qui l'avait tué et ses représentants, les démons. Il considéra la satisfaction des passions comme une jouissance divine. Des honneurs furent rendus à la débauche, à l'ivrognerie, au vol et au meurtre. Chaque passion fut représentée par une statue ou idole. L'idole, symbole du démon, est parfaitement étrangère à la vie, tout à fait morte aux sensations spirituelles. A de telles idoles, on rendait un culte en commun, ou bien un culte particulier, domestique. Devant elles on immolait des animaux et parfois des hommes. La mort de l'Esprit était d'autant plus forte qu'elle se manifestait par une vie négative. Servir les idoles était au fond servir les démons, comme nous l'enseigne le divin Apôtre Paul (1Cor.10,20). Les temples des idoles et les idoles elles-mêmes étaient les demeures préférées des démons où ils émettaient des sons et jetaient des blâmes pour séduire la malheureuse humanité. L'homme même, cessant d'être la demeure du Dieu vivant, devint le temple de satan (Luc11,24-26). L'idolâtrie s'empara de tous les hommes et de toute la terre. Peu nombreux furent ceux qui gardèrent la vraie connaissance de Dieu en lui rendant un juste culte. Par la suite, Dieu choisit pour Le servir le peuple d'Israël, lui donnant la Loi écrite. Mais le mal de l'idolâtrie agissait si fortement sur l'humanité déchue que le peuple élu, abandonnant par moments l'adoration du seul vrai Dieu, se tourna vers l'adoration des statues.
Privé de l’Esprit Saint, lumière divine, à cause de sa chute, l'homme dut se contenter de son intelligence, cette pauvre et faible lumière. Malheureusement, elle ne put conduire que bien peu d'hommes vers la connaissance du vrai Dieu; elle servit surtout à l'acquisition de diverses commodités pour la vie terrestre, à l'invention des sciences et des arts qui contribuaient et contribuent encore au développement du confort matériel, et donc à une vie de péché. La chute s'en trouva ainsi consolidée et scellée, ornée de multiples illusions de bien-être et de triomphe. Les sciences, ces fruits de la chute qui apportent à l'homme tant de satisfactions, présentent la grâce divine et Dieu lui-même comme inutile, elles blâment, repoussent et humilient l'Esprit Saint; elles constituent donc l'arme du diable la plus efficace pour entretenir le péché et renforcer la chute. La lumière des hommes s'unit à celle des démons pour développer cette science hostile à Dieu, qui corrompt l'homme par un orgueil diabolique (1Cor.3,17-18). Envahi par le mal du savoir, le sage de ce monde soumet tout à sa raison et devient une idole pour lui-même, réalisant en sa personne la proposition de satan : « soyez comme des dieux, connaissant le bien et le mal ». Le savoir livré à lui-même est un leurre, une tromperie démoniaque, une connaissance mensongère qui définit de façon fausse la place de l'érudit dans l'univers (1Cor.3,18). La science est folie et abomination devant Dieu, elle vient du démon : elle proclame d'ailleurs sa propre cécité en présentant ses connaissances sous un aspect hautement satisfaisant, s'enlisant ainsi dans une chute inguérissable, attribut du scribe ou du pharisien (Jn.9,41). « Le raisonnement charnel est l'ennemi de Dieu, il ne se soumet pas à la loi de Dieu et ne le peut même pas. Le raisonnement charnel, c'est la mort » (Rom.8,6-7). L'Esprit Saint commande à celui qui veut approcher Dieu et communier à la sagesse spirituelle de rejeter la sagesse humaine (1Cor.3,18). L'Apôtre Paul constate que bien peu de savants ont adhéré à la foi chrétienne (1Cor.1,26) ; au contraire, pour ces sages prétendus et orgueilleux, la sagesse spirituelle, qui réside abondamment et parfaitement en Christ, est une pure folie (1Cor.1,23). Les philosophes et les artistes étaient de grands adeptes de l'idolâtrie et des ennemis de la véritable connaissance.
Lorsque le christianisme s'est établi dans le monde, la science a engendré d'innombrables hérésies et s'est efforcée de briser la Sainte Foi. Le plus grand crime, le meurtre du Dieu-Homme, fut accompli par des savants, au nom de la sagesse de leur loi (Jn.11,49-50). De nos jours, la science renvoie au paganisme les païens qui s'étaient convertis, elle introduit à nouveau l'idolâtrie et le service de satan, changeant de stratégie pour séduire plus facilement l'humanité. Il est très rare qu'un savant découvre le Royaume Céleste et expose le nouvel enseignement de l'Esprit devant ses confrères. Encore utilisera-t-il les vieux haillons de la science humaine pour faire passer plus facilement son discours auprès de ceux qui préfèrent l'ancien au nouveau (Mt.13,52 ; Luc5,39).
La mort et l'enfer
Après la chute de nos ancêtres, tous les hommes ont terminé leur voyage terrestre par la mort du corps et la descente de l'âme dans la prison de l'enfer. L'enfer se situe dans le sein de la terre, là où brûle « le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges » (Mt.25,41), ce qui montre d'ailleurs que la chute de ces derniers a précédé la création du monde matériel. Là résident les ténèbres extérieures, les grincements de dents, le ver qui ne meurt pas, les pleurs inconsolables, incessants et vains. Là sont les divers degrés de le souffrance correspondant à la diversité des péchés et au degré de culpabilité. La mort de l'âme, qui a frappé le genre humain à travers nos ancêtres, et qui manifeste son pouvoir sur le corps du pèlerin terrestre par des maladies et d'innombrables souffrances, s'exprime par la séparation de l'âme et du corps à la fin du voyage terrestre. Avant la venue du Rédempteur, le pouvoir de la mort connaissait son plein épanouissement : la décomposition nauséabonde du corps au sein de la terre et la descente en enfer de l'âme, pour le juste comme pour l'impie. Les âmes des impies étaient jetées dans le feu éternel pour la mort éternelle, celles des justes descendaient dans des prisons moins profondes où elles demeuraient dans la souffrance, mais avec l'espoir et la consolation de la Rédemption future.
Sur la terre, tout rappelle à l'homme qu'il est exilé à cause de son crime, et la mort bien plus que tout. Elle ne respecte ni la grandeur de l'homme, ni la jeunesse et sa beauté, ni le génie, ni la puissance, ni la richesse. L'homme ne peut d’aucune façon échapper à cette mort impitoyable qui sert de preuve tangible de sa chute, de son péché devant Dieu, de son châtiment. Elle témoigne devant tous que l'homme est une créature, un esclave qui s'est révolté contre son Seigneur et Créateur, que les œuvres humaines ici-bas seront inutiles dans l'éternité, que « ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu » (Luc16,15). La mort est un châtiment. Frappant chaque homme, elle prouve que tous sont des criminels punis pour un crime commun à toute l'humanité. La mort ne respecte que la piété : la prière d'un juste peut parfois arrêter la hache de la mort et retarder son heure (Is 38,5). Saint Basile le Grand mourut en déjouant entièrement les pronostics d'un médecin juif. Ce dernier était tellement sûr de ses prévisions qu'il attribua sans hésiter son erreur à la force du Christ et se fit baptiser, quand aucun argument de Saint Basile n'avait jamais pu le convaincre.
Le progrès du mal sur la terre
Après que le genre humain eut passé des siècles dans un asservissement cruel à l'ange déchu, le Rédempteur promis par Dieu vint sur la terre. Avant de décrire cet événement si grand et si merveilleux, examinons encore l'état malheureux du monde au moment où le Seigneur descendit sur terre et se fit homme, pour le renouvellement et le salut de l'humanité. Le monde était intégralement plongé dans l'idolâtrie. Enflés de haine et d'envie, les hommes répandaient le sang dans de féroces combats, au cours desquels de nombreux peuples furent exterminés, passés au fil de l'épée, privés de leur identité pour être vendus sur des marchés d'esclaves, comme des animaux ou de vulgaires objets. Ces calamités firent la gloire des conquérants, qui s'étaient couverts du sang de leurs semblables, et se firent déclarer dieux de leur vivant. D'autres, qui s'étaient distingués par des vices sordides, reçurent après leur mort des honneurs dus à des dieux. La satisfaction des passions les plus honteuses fut considérée comme une grande jouissance. Certains hommes, parmi les plus dépravés, entrèrent en relation manifeste avec satan, se revêtirent de sa force, et aidèrent à l'affirmation de sa domination sur la terre et sur l'humanité (Ex.7 sqq ; Act.8,9,...).
Cette domination avait atteint des sommets, elle avait également eu raison du peuple d'Israël. Réduit aux dernières extrémités par ses faibles effectifs, déchu civilement, ce peuple tomba sous la domination des idolâtres. Sa force intérieure, nourrie de la communion avec Dieu engendrée par la pratique des commandements, s'épuisait. Cette vie selon les commandements de Dieu, qui purifie l'intellect et le cœur et attire la grâce divine, qui éclaire l'homme en lui donnant la véritable intelligence spirituelle et la vraie théologie, fut remplacée chez le plus grand nombre par une étude scolastique de la Loi, par la négligence à mener une vie agréable à Dieu, cette vie que les scribes et les pharisiens de l'époque feignaient hypocritement de mener (Mt.23, 13 et 28-29). Ces savants, aveuglés par l'orgueil satanique (Jn.8,44), pleins de mépris et de haine pour le peuple (Mt.12,39), esclaves des passions, incapables d'avoir la foi à cause de leur attachement illimité et fanatique à la gloire terrestre (Jn.5,44), capables au contraire de tous les crimes, et criminels en effet, s'emparèrent de l'enseignement de la foi, rejetèrent les commandements de Dieu ou les mèlèrent à leurs traditions absurdes, s'obstinant dans leur cécité, entraînant le peuple dans leur sillage (Mt.15,14; Luc11,52). Bien peu d'hommes restèrent fidèles à Dieu par leur vie et leur connaissance pratique de Dieu. Leurs saints noms sont dans le Saint Évangile : Zacharie et Élisabeth, Saint Siméon le Théophore, Sainte Anne la prophétesse, fille de Phanuël...
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(Le Traité sur l’homme se termine là. Saint Ignace souhaitait le compléter par un autre Traité sur le Rédempteur, mais il est mort avant d’avoir pu achever son œuvre.)
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